COURONNES TOUT CÉRAMIQUE SUR DENTS PULPÉES ET DÉPULPÉES

Patiente de 22 ans en 1994, nécessitant des restaurations sur les quatres incisives maxillaires. Seule 22 est dépulpée mais elle n’est pas dyschromiée. La 12 est cariée sur les faces mésiale et distale. La 21 a été reconstituée dans le passé, sans doute par des composites chémopolymérisants. La 11 a été fracturée au bord libre. Le traitement retenu consiste en un lambeau d’assainissement parodontal accompagné d’une élongation coronaire. Il est prévu de placer très tôt dans les semaines qui suivent la cicatrisation quatre couronnes jaquettes en céramique pressée (IP Empress par stratification).

Cette stratégie est fréquemment adoptée car l’excellente tolérance des joints collés en composite permet une maturation rapide et constante autour des couronnes en céramique.

Vue des préparations périphériques sur la 12 et la 11 pulpées, pratiquées quelques semaines après la chirurgie. Les tissus en cours de cicatrisation sont sains et reflètent la qualité du brossage dans les jours qui ont suivi l’intervention. Les préparations sont établies à un niveau juxta-gingival puisque les bords prothétiques de ce type de couronnes tout céramique sont entièrement esthétiques et n’ont pas besoin d’être dissimulés sous le parodonte marginal.

Les modèles de travail : un modèle sans fractionnement ni détourage, un modèle fractionné et comportant la reproduction amovible en élastomère des tissus mous (Gingifast Zermack-Stabyl), enfin, un modèle issu d’une empreinte prise avant la préparation de la 11 et de la 21, pour servir de référence de longueur ainsi qu’au positionnement des bords libres.

Les quatre couronnes en vitro céramique pressée IPS Empress obtenues par la technique de stratification. Le positionnement tète bèche au cours de l’examen des prothèses est un moyen de visualiser le « le gradient vertical » qui a été recrée, à l’image des dents naturelles. CE dégradé naturel qui est souvent insuffisamment reproduit est pourtant essentiel : ensoleillé vers le collet et les faces proximales, lumineux et dense au centre, transparent et opalescent au bord libre.

Réalisation laboratoire IDM : Alain Lecardonnel

Le jour du collage. Après polymérisation du composite de collage, un bistouri stérile lame 11 dont le tranchant a été érodé en ne conservant que la pointe efficace est utilisé pour éliminer les excédents de colle composite de façon précise et tactile en raison de la souplesse et de la finesse de la lame. Le parodonte est encore en cours de maturation.

Deux mois après la pose des jaquettes, on constate une croissance des papilles et une maturation des tissus parodontaux marginaux qui va cependant se poursuivre encore au profit d’un bon brossage. Les limites prothétiques sont juxtagingivales et leur bonne qualité peut être objectivée.

Avantages

Permet une restauration particulièrement esthétique grâce à la transparence du matériau, sans armature métallique.

Evite le choix du type métal précieux ou non précieux.

S’adresse de préférence à un parodonte fin et transparent qui supporte mal l’enfouissement des marges prothétiques.

S’adresse à des dents pulpées et/ou non dyschromiées.

Les bords prothétiques sont entièrement esthétiques et les limites sont juxtagingivales. L’empreinte est aisée.

Le joint collé est hermétique et esthétique.

Inconvénients

La couronne est assez transparente et ne pourrait pas occulter complètement un moignon très dyschromié.

Le collage est un protocole auquel il faut être familiarisé.

Nécessite une préparation périphérique rigoureuse à épaulement à angle interne arrondi ou congé large.

Nécessite une bonne maîtrise des préparations juxtagingivales.

Plus faibles résistance à la fracture que les couronnes céramo-métalliques.